- EXTRAIT
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- DU DÉCRET DE LA
SACRÉE CONGRÉGATION DE L'INQUISITION DE
ROME,
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- A L'ENCONTRE D'UN LIBELLE
INTITULÉ
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- LETTRES SUR LE
VINGTIÈME.
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- (1750)
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- NOTICE: On a vu plus
haut quelle fut l'origine de l'établissement du
vingtième, que le clergé refusa de payer. Il
parut un très grand nombre d'écrits pour et
contre; un des plus remarquables est intitulé Lettres
Ne repugnate, etc. (par Bargeton). Ces Lettres ne
furent condamnées, à Paris, que le 1er juin 1750;
à Rome, que le 25janvier 1751. Ce ne peut être une
parodie de ces condamnations qu'ait faite Voltaire, à
moins d'avoir antidaté cette facétie. Mais il est
à remarquer que la date qu'elle porte du 20 est
précisément la veille du jour où fut
condamnée, à Paris, la Voix du sage et du
peuple; voyez pages suivantes.
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- Comme il est clair que le
monde va finir, et que l'Antechrist est déjà
venu, ledit Antechrist ayant envoyé déjà
plusieurs lettres circulaires à des évêques
de France, dans lesquelles il a eu l'audace de les traiter de
Français et de sujets du roi, Satan s'est joint à
l'homme d'iniquité pour achever de placer l'abomination
de la désolation dans le lieu saint; lequel Satan a pour
cet effet composé et débité un livre digne
de lui, livre hérétique, sentant
l'hérésie, téméraire, et
malsonnant. Il s'efforce d'y prouver que les
ecclésiastiques font partie du corps de l'État,
au lieu d'avouer qu'ils en sont essentiellement les
maîtres, ainsi qu'ils l'avaient
précédemment enseigné: il avance que ceux
qui ont le tiers du revenu de l'État doivent au moins le
tiers en contribution; ne se souvenant plus que nos
frères sont faits pour avoir tout, et ne rien donner. Le
susdit livre en outre est notoirement rempli de maximes impies
tirées du droit naturel, du droit des gens, des lois
fondamentales du royaume, et autres préjugés
pernicieux tendants méchamment à affermir
l'autorité royale, à faire circuler plus
d'espèces dans le royaume de France, à soulager
les pauvres ecclésiastiques jusqu'à
présent saintement opprimés par les
riches.
- A ces causes, il a
semblé bon au Saint-Esprit et à nous de faire
brûler ledit livre en attendant que nous puissions en
faire autant de l'éditeur, qui a été en
cette partie le secrétaire de Satan: déclarons au
surplus, et mandons qu'on ait un soin particulier de nous payer
nos annates; condamnons Satan à boire de l'eau
bénite à souper tous les vendredis; et lui
enjoignons d'entrer dans le corps de tous ceux qui auront lu
son livre.
- Fait à Rome, dans
Sainte-Marie sans Minerve, à vingt-cinq heures du jour,
le 20 mai 1750.
- Signé:
COGLIONE-COGLIONACCIO,
cardinal-président.
Et plus bas CAZZO-CULO,
secrétaire du Saint-Office.
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Last modified: 21-Mar-00