La loi sur l'emploi de la langue française:
bilan globalement positif
 
      PARIS, 5 nov (AFP) - À la veille du sommet francophone de Hanoï,
l'application de la loi pour l'emploi de la langue française (4 août 1994)
offre un bilan globalement positif: la loi semble entrée dans les moeurs pour
les entreprises, mais moins bien dans l'informatique, les congrès
scientifiques et les contrats passés avec des organismes étrangers.
Trois ans après son entrée en vigueur, ce texte est "dans l'ensemble bien
appliqué", constate ce rapport au Parlement réalisé par la Délégation générale
à la Langue française.
 
      La loi de 1994, rappelle Anne Magnant, déléguée à la Langue française,
reprend une loi de 1975, mais "en améliore le dispositif de contrôle".
Contrairement à une opinion répandue, la loi ne porte pas sur la qualité de la
langue, mais permet d'assurer la présence du français dans certaines
circonstances: protection du consommateur (étiquetage, modes d'emploi,
publicité..), droit du travail (contrats, offres d'emploi...), émissions
audiovisuelles, colloques internationaux.
Dans l'audiovisuel, "aucune infraction à la législation n'est en
vigueur ni dans les programmes, ni dans la publicité et un premier bilan est positif sur
les quotas de chansons françaises".
 
      Les dispositions visant à protéger les consommateurs "sont de mieux en
mieux prises en compte par les entreprises" et "font l'objet d'un excellent
suivi" des services du ministère des finances (direction générale de la
consommation) qui vérifient publicités, emballages, notices d'emploi et
d'utilisation, catalogues de produits et de services, cartes et menus,
contrats de garantie.
 
      L'emploi du français dans l'informatique
 
      Plus de 15.000 entreprises ont été contrôlées depuis 1994 et plusieurs
milliers de produits passés au crible de la loi. Les manquements les plus
graves ont donné lieu à des procès-verbaux transmis aux tribunaux. En 1996,
17% d'infractions ont été constatées, et depuis le début 1997, 14%. Sur ce total,
pêche, produits et industries agro-alimentaires, présentent le plus grand
nombre de manquements .
 
      Boissons, sodas, conserves, condiments, huile d'olive, certaines
charcuteries, café, semences de maïs et de gazon, figurent parmi les produits
les plus fréquemment mis en cause pour des emballages uniquement en
anglais, de même que parmi les produits industriels: appareils électriques, articles de
pêche, de sports et de loisirs, jouets, logiciels...
 
      L'hôtellerie et la restauration dépendant plus particulièrement de grandes
chaînes est souvent en infraction: notes, menus et cartes en anglais..
Les produits contrôlés en priorité sont ceux susceptibles de présenter des
risques pour la santé ou des dangers à l'utilisation: produits cosmétiques,
accessoires pour l'équipement des motos... Des infractions fréquentes sont
relevées dans les solderies commercialisant des produits bas de gamme en
provenance d'Asie, notamment pour les produits afro de défrisage.
Principales difficultés: l'emploi du français dans l'informatique, mais
une meilleure qualité des logiciels permet de mieux intégrer le français, la
rédaction en français des contrats passés par les personnes publiques avec des
organismes étrangers.
 
      Autre point noir: "l'internationalisation de la recherche développe le
recours à l'anglais et entraîne un recul préoccupant du français". Une lettre
d'avertissement est adressée aux organisateurs français de manifestations. Les
réactions étaient assez hostiles et le sont moins depuis l'installation d'une
aide à la traduction simultanée.
cp/cv/cr
 
      AFP Novembre 1997

 

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Last modified: 21-Mar-00